Secteur privé : la vannerie congolaise en quête de modernisation
Photo 1 : Un lot des paniers fabriqués en lianes par un vannier. Photo 2 : Un vannier fabricant un banc. Photo 3&4 : Le panier et la chaise en liane

Par Jrang An@go. Retrouvez-nous sur Google+
Le Congo fait partie des pays les plus prospères en ressources naturelles. Et il regorge de potentiels économiques énormes non encore exploités. Parmi lesquels la liane et le rotin, qui constituent les matières premières du métier des vanniers
Actuellement en pleine évolution malgré le fait que ce secteur prometteur d'emplois reste dans un état rudimentaire et embryonnaire, la vannerie congolaise envisage d'être l'une des meilleures en Afrique, pourvu seulement que leur cadre de travail soit amélioré.
Travail difficile mais impressionnant, le vannier a pour instrument de travail la liane, le rotin, les écorces flexibles de certaines essences naturelles, le bambou et le raphia, ceci pour confectionner les objets aux multiples fonctions, telles que paniers, meubles, corbeilles, fauteuils, nasses à poisson, cordes, chapeaux, cages d'oiseaux et nattes.
Jadis réservée aux ruraux et destinée à leurs besoins domestiques, cette nouvelle branche d'activité tend à devenir un secteur prometteur d'emplois dans le pays. Son évolution se traduit aujourd'hui par l'engouement des jeunes pour ce métier. À ce jour, Brazzaville compte environ neuf collectivités de vanniers qui font vivre leurs familles à travers la profession. Ces jeunes travaillent généralement en groupe de vingt-cinq ou trente personnes.
L'un d'eux, travaillant au stade Ornano, nous a témoigné le bien-fondé de ce métier. « Ce travail jugé difficile par certains me permet tout de même de subvenir à mes besoins sociaux, grâce à l'argent que nous gagnons de la vente de nos produits. Ainsi, nos familles arrivent à faire face à leurs besoins, notamment sanitaires, scolaires et autres. »
Les vanniers attendent de pieds fermes une recommandation pour amélioration de leurs conditions de travail
Selon ces confectionneurs de produits issus de la liane, l'une des conditions sine qua none permettant leur évolution est la création par l'État congolais d'une structure représentative, capable d'accueillir tous les produits nés de ce secteur. Elle sera sans nul doute l'endroit approprié d'échanges de connaissances et d'innovations, susceptible d'encourager les amoureux du métier à accroître leur production.
« Il faut que l'État modernise cette activité. Car le métier nécessite un esprit de créativité, il doit être classé parmi les stratégies de développement de notre pays », a déclaré Patchiely Mahoukou. Ils créeront alors des emplois, qui réduiront la pauvreté, l'exclusion et le chômage des jeunes désœuvrés.
Cependant, à côté des avantages que présente la vannerie, elle est aussi en proie à plusieurs difficultés qui freinent son évolution : les conditions de récolte, d'approvisionnement et de transport de matières premières qui proviennent le plus souvent de l'intérieur du pays, plus précisément des villages du nord. En plus, les récolteurs sont contraints pour avoir accès aux forêts de payer les chefs des différents villages. Ce qui influe sur le prix du produit fini.
« Pour confectionner un salon, il nous faut deux paquets et demi de rotin et de liane. Le prix d'un paquet de rotin est de 6 000 francs CFA et celui de la liane de 2 000 francs CFA, sans oublier celui du bois qui est de 1 500 francs CFA. Le salon alors reviendra à 70 000 francs CFA. Mais entre-temps, lorsque les récolteurs ratent un moyen de transport pour évacuer les produits vers le marché urbain, ils vendent à un négociant. Ce qui a une fois de plus un impact sur le prix», a indiqué un autre vannier.
La promotion de la vannerie, un atout majeur pour dynamiser l'économie rurale et l'exportation
La vannerie congolaise ne prend pas de l'ampleur qu'au plan national. Il dispose également d'un beau potentiel dans l'exportation. Sa puissance à l'échelle mondiale et régionale ne cesse de se confirmer.
« Dans de nombreux pays étrangers, les produits fabriqués à base de la liane et du rotin font aujourd'hui l'objet d'une demande importante. Les données sur l'exportation de ces objets en provenance des pays africains tels que le Congo justifie aisément l'évolution du secteur, ainsi que le savoir-faire du vannier », a déclaré cette fois-ci, le président des vanniers de Bifouity, dans le premier arrondissement de Brazzaville, Ajavab fils.
Il a en outre indiqué que le moment est arrivé de donner aux vanniers la place qu'ils méritent, en vue de revaloriser ce métier, tant à l'échelle nationale qu'internationale. Mais ceci ne peut que passer par la modernisation du secteur.
Par Jrang An@go. Retrouvez-nous sur Google+
Commentaires
Enregistrer un commentaire