Classement 2014 de Doing business : Les efforts du Congo ne lui permettent pas encore d’améliorer sa position
Photo : La couverture du rapport 2014 de Doing business.
Doing business, un projet de la Banque mondiale lancé en 2003, a publié le classement 2014 de l’I.f.f.a (Indice de facilité de faire des affaires). L’indice, qui s’appuie sur l’étude des réglementations nationales des affaires, leur application et les conditions d’obtention des crédits bancaires, permet ainsi d’apprécier le climat des affaires dans chaque pays étudié. Depuis 2009, le Congo ne fait que reculer dans le classement de Doing business. Si, en 2013, il était au 183ème rang, il a reculé en 2014, en se classant à la 185ème place sur 189.
Un recul qui montre que les efforts fournis par le gouvernement, pour améliorer le climat des affaires dans le pays, ne sont pas encore perceptibles sur le terrain.
Les années passent et les réformes pour améliorer le climat des affaires, afin de créer les conditions de la diversification de l’économie nationale aujourd’hui basée sur l’exportation des matières premières (notamment le pétrole), tardent à se traduire de manière précise sur le terrain. Du point de vue de la réglementation, le Congo a adopté de nombreuses réformes, depuis le début des années 90. Ainsi, les délais de création d’entreprises ont été raccourcis avec l’institution du guichet unique (Centre de formalité des entreprises), le raccordement à l’électricité amélioré, dans les zones desservies par le réseau de la S.n.e (Société nationale d’électricité), le code des investissements (loi n°008-92 du 10 avril 1992) accorde de grands avantages aux investisseurs, la réorganisation du secteur bancaire se traduit, aujourd’hui, par la présence d’une dizaine de banques qui offrent des conditions de plus en plus accessibles au crédit, le gouvernement a supprimé toute une série de taxes fantaisistes, le Ministère de la réforme foncière mène une politique perspicace d’accession à la propriété foncière, etc.
Elaboré en 2009, un plan d’action pour l’amélioration de l’environnement des affaires a été adopté, en 2011, «en vue de promouvoir le secteur privé hors-pétrole et réduire la dépendance du pays vis-à-vis des ressources pétrolières». Avec le concours de la Banque mondiale, et l’appui de l’Union européenne, un Projet d’appui institutionnel pour l’amélioration du climat des affaires et la diversification économique (Pacadec), a été mis en place, pour une période de cinq ans (2011-2015). Il a pour «objectif principal de contribuer à faciliter la création d’entreprises et la promotion du secteur privé hors-pétrole, à travers l’amélioration de l’environnement des affaires».
«Les bénéficiaires directs du Pacadec sont le C.f.e (Centre de formalités des entreprises) et ses antennes régionales, les sept administrations partenaires (Greffe, Direction générale des impôts, Direction générale du commerce, Chambre de commerce, etc.), le Ministère des petites et moyennes entreprises, le Ministère du développement industriel et de la promotion du secteur privé, le Haut-conseil du dialogue public-privé, le Ministère des affaires foncières, les Associations professionnelles du secteur privé, les porteurs de projets de création et de reprise d’entreprises, les T.p.e (Très petites entreprises), les P.m.e (Petites et moyennes entreprises), les salariés des administrations publiques et l’ensemble des populations congolaises».
Depuis 2012, a été mis en place un Haut-conseil du dialogue public-privé, qui regroupe des représentants des ministères et des syndicats patronaux, et qui est placé sous la tutelle du Ministère du développement industriel et de la promotion du secteur privé.
En plus de tout cet arsenal, le Congo-Brazzaville est membre de l’Ohada (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires), depuis sa fondation en octobre 1993. Une organisation qui regroupe dix-sept pays africains et dont l’objectif «est la facilitation des échanges et des investissements, la garantie de la sécurité juridique et judiciaire des activités des entreprises».
Malgré tous ces instruments réglementaires, juridiques, institutionnels et administratifs, le Congo ne semble pas conduire, à bon port, les réformes nécessaires à l’amélioration du climat des affaires. Depuis cinq ans, il traîne toujours dans le peloton de queue du classement de Doing business. Que faut-il alors faire pour améliorer son rang? C’est la question qu’il faut se poser, aujourd’hui.
Par Jrang An@go.
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