Première édition du challenge entrepreneurial du bassin du Congo : Le rôle des P.m.e et P.m.i dans la création d’emplois était au cœur des débats

Photo : l'Ambassadeur Henry Lopes

Le Rice (Réseau international des  Congolais de l’étranger) a organisé, du 21 au 23 novembre 2013, à l’auditorium du Ministère des affaires étrangères et de la coopération, à Brazzaville, la première édition du challenge entrepreunarial du bassin du Congo. Ouverte par Mme Yvonne Adélaïde Mougany, ministre des petites, moyennes entreprises et de l’artisanat, en présence de Raphaël Mokoko, ministre délégué chargé du plan, de l’ambassadeur du Congo en France, Henri Lopès, parrain de l’association Rice, de Sylvie Dossou, représentante-résidente de la Banque mondiale au Congo, de la présidente du Rice, Edwige Laure Mombouli, cette édition a connu quatre lauréats qui ont décroché, chacun, le Prix Rice de la première édition du challenge entrepreneurial du bassin du Congo.

Il s’agit de Mbaya Mayatela, qui s’est distingué dans son projet de distribution d’eau potable aux démunis; Destin Loukakou, avec le projet de motoriser les pousse-pousse; Parfait Lissita, pour son projet de fabrication des confitures, et Jean-Christian Diakanou, pour son projet de production de miel.

Ouvert aux acteurs du monde entrepreneurial ressortissants des deux Congo et du Gabon ou issus de la diaspora de ces pays, le challenge entrepreneurial du bassin  du Congo est un concours du meilleur projet d’entreprise. Pour l’édition 2013, il y a eu quatre catégories d’acteurs économiques, notamment: start-up innovantes, qui s’adresse aux créateurs d’entreprise développant un projet porteur d’innovation et de création; projets issus de l’économie informelle: pour soutenir les acteurs de l’économie informelle de bénéficier d’un accompagnement financier, juridique et managérial leur permettant de hisser leur entreprise au niveau formel; la catégorie P.m.e-P.m.i, pour répondre au besoin d’entreprises existantes désireuses de conquérir de plus larges marchés ou de lancer de nouveaux produits. Les quatre gagnants de 2013 sont, désormais, connus. Ils vont recevoir des primes pouvant aller jusqu’à 50 mille euros (environ 33 millions de franc Cfa).

A l’ouverture comme à la clôture de l’édition de Brazzaville, Mme Yvonne Adélaïde Moungany a remercié les organisateurs du salon Rice et a pris l’engagement de multiplier de telles assises avec les femmes, en particulier, afin  que leurs besoins réels soient ciblés et qu’elles puissent être accompagnées, dans leurs projets.

Il y a eu des communications qui ont donné lieu à des débats. Le diplomate Henri Lopès a révélé que l’idée de créer le Rice est venue du président de la République, lors de la réunion de la diaspora congolaise en France: «J’ai considéré que mon rôle était de donner la vie à cette structure. Je voudrais rendre hommage à l’équipe du Rice, particulièrement à sa présidente. Le Rice est une histoire qui commence, ce n’est pas le moment de célébrer la victoire. Les jeunes de la diaspora congolaise sont prêts à rentrer au Congo et, surtout, les enfants nés en France s’interrogent: «Suis-je d’ici»? Cette question les taraude. De nombreux pays ont connu le développement économique, en impliquant la diaspora dans le secteur informel, le cas de la Chine, de la Corée». 

La représentante de la Banque mondiale, Sylvie Dossou, a donné le point de vue de l’institution qu’elle représente sur les P.m.e et les P.m.i: «Le pétrole assure une croissance qui n’est pas inclusive, dans la mesure où le taux de chômage reste élevé et 46% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. C’est un phénomène inquiétant dans ce sens que ce sont les P.m.e et les P.m.i qui génèrent les emplois. Les défis que rencontre le secteur privé sont importants, parmi lesquels, la création des entreprises, le poids de la fiscalité pour améliorer le climat des affaires; la culture entrepreneuriale n’est pas développée; la formation professionnelle reste un défi important. A ce sujet, les autorités sont en train de prendre des mesures pour changer la dépendance vis avis du pétrole. Développer les pme et les pmi reste la voie royale pour sortir de cette impasse». 

Selon Valentin Zengo, représentant de la B.a.d (Banque africaine de développement) en République Démocratique du Congo, cette initiative prise par le Congo va lui permettre de servir de modèle à d’autres pays. La B.a.d ne reculera pas devant les options prises dans la construction des infrastructures et l’appui aux initiatives allant dans le sens de l’amélioration du climat des affaires et du renforcement de la gouvernance générale. 

La dernière intervention, entrecoupée de tempêtes d’applaudissements a été celle de de l’homme d’affaires Paul Obambi, président de la chambre de commerce du Congo. «Entreprendre est un plaisir, c’est aussi un art. C’est une très bonne ambition  pour ceux qui veulent nous rejoindre. Beaucoup de candidats pour faire la politique, mais moins de candidats à l’entreprise. Ce n’est pas un bon signe pour l’émergence de notre pays. En 2025, notre voix compte.

Les recommandations urgentes que je formule sont les suivantes: que toutes les taxes soient exemptées en vue de la création des entreprises; l’échec commence par là. Une autre recommandation porte sur la gratuité de la communication, ici, la responsabilité est partagée; il y a aussi la formation pour les futurs chefs d’entreprises, car ce n’est pas qui le veut qui peut devenir entrepreneur. Le gouvernement de la République reconnait que le moteur de la croissance, c’est le secteur privé; notre pouvoir est donc à reconquérir et si nous continuons à avoir des fonctionnaires et des ministres entrepreneurs, ça ne va pas marcher», a déclaré, en substance, Monsieur Paul Obambi.

Au terme des travaux, quatre lauréats ont été nominés et présentés aux participants, sur les quatorze en lice. Par ailleurs, quelques recommandations ont été formulées par les participants, notamment sur la création d’un code agricole, sur la mise en place des fermes pilotes et, surtout, sur le fonds de soutien à l’agriculture qui ne doit plus être géré par le Ministère de l’agriculture. Le rendez-vous pour la deuxième édition est en 2014.

Par Jrang An@go.